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Maintenir la pression. Une pétition déposée par le corps intermédiaire académique

Heinz Nauer, SAGW

Le corps intermédiaire académique exige de meilleures conditions de travail et davantage de postes permanents dans les hautes écoles. Une pétition a été déposée le 8 octobre.

Heures supplémentaires cachées, précarité structurelle de l’emploi, un système trop compétitif également sujet aux abus de pouvoir. Les conditions parfois incertaines dans lesquelles le corps intermédiaire académique travaille au sein des hautes écoles suisses font l’objet de débats depuis des années. En 2012 déjà, un groupe de jeunes chercheurs et chercheuses avait appelé les responsables politiques à agir dans une prise de position. En 2013 et 2015, le Conseil suisse de la science a constaté le besoin d’une réforme fondamentale de la promotion de la relève. En 2018, l’ASSH a publié des recommandations en ce sens dans le rapport Next Generation. En 2020 et 2021, deux initiatives ont été déposées au Conseil national (interpellations 20.3121 et 20.4622).

80 % du personnel scientifique engagé sur des contrats à durée déterminée

Plus de 8500 personnes ont signé la pétition présentée par les associations suisses du corps intermédiaire. Leur principale revendication est de créer davantage de postes permanents dans les hautes écoles pour les chercheurs et chercheuses titulaires d’un doctorat. En effet, environ 80 % du personnel scientifique des hautes écoles suisses est engagé sur des contrats de durée déterminée. La Suisse est ainsi tristement leader en la matière au niveau international. Dans des pays comme le Royaume-Uni, la France ou les Pays-Bas, ce taux est d’environ 30 %. Et dans ceux comme l’Allemagne, où il n’est que légèrement inférieur à celui de la Suisse, il y a également une résistance aux contrats temporaires depuis des années. Récemment, de virulentes critiques ont également été exprimées sur les réseaux sociaux sous le hashtag #IchBinHanna (#JeSuisHanna).

Quatre options d’action pour renforcer le corps intermédiaire académique

Sur la base des conclusions de divers rapports et études publiés par l’ASSH ces dernières années, Markus Zürcher, secrétaire général de l’Académie, a formulé quatre options d’action dans un article de blog.

Vers le blog de l’ASSH « décodage »

Réactions prudentes de la part des acteurs de la politique des hautes écoles

La pétition vise à maintenir la pression dans la sphère publique et politique et à porter le débat au niveau national. Elle demande à l’Assemblée fédérale d’envoyer des signaux clairs aux institutions de financement et aux universités pour réformer la structure du personnel dans les hautes écoles. Les grands acteurs de la politique suisse des hautes écoles ont jusqu’à présent réagi avec prudence. « Différents instruments déjà existants permettent de répondre aux objectifs visés par la pétition », a écrit Swissuniversities en mars dans une prise de position. On y mentionne les postes nouvellement créés de professeur·e·s assistant·e·s en tenure track. Les autres acteurs directement concernés par la politique des hautes écoles, les universités, les cantons et le Fonds national suisse, ne se sont pas encore prononcés officiellement.

« Quelques postes de professeur·e·s assistant·e·s supplémentaires ne suffiront pas »

Aux yeux du comité de la pétition, cela est loin d’être suffisant. « Quelques postes de professeur·e·s assistant·e·s supplémentaires ne suffiront pas », a déclaré un membre du comité en conférence de presse. Comme les autres membres, cette personne ne souhaite pas que son nom soit cité. Les membres veulent s’abstenir de toute personnalisation, car le problème est systémique. À cela s’ajoute la crainte que la critique publique ait des répercussions négatives sur leur carrière.

Quatre publications actuelles sur le sujet

Une revue de presse détaillée est disponible sur le site web du comité de la pétition.