Faire de l'archéologie en Afrique est un défi permanent. Parmi les problèmes rencontrés, les jeunes chercheurs basés en Afrique manquent de moyens et d'accès aux techniques de datation telles que le carbone 14. Pour surmonter cette difficulté, un Fonds africain pour la datation chronométrique a été créé en 2022. À l'heure actuelle, ce fonds manque de financement durable. Merci de soutenir le Fonds via sa campagne de financement participatif.
L’Afrique est le berceau de l’humanité, où notre espèce a d’abord évolué et développé les innovations culturelles qui continuent de nous définir. L’histoire africaine est le fondement de l’histoire de l’humanité, mais le riche passé des divers peuples du continent reste gravement sous-exploré. L’archéologie, c’est-à-dire l’étude des vestiges matériels laissés par les peuples anciens, est l’un de nos outils les plus puissants pour révéler les histoires du passé lointain de l’Afrique. Les archéologues africanistes travaillant à travers le continent découvrent des preuves des origines uniques de l’agriculture, de l’ascension et de la chute de dizaines de civilisations et d’empires complexes, du rôle clé de l’Afrique dans les débuts du commerce mondial et des racines de la diaspora africaine. De plus en plus, ce travail vital est mené par des chercheurs africains qui combinent la science archéologique, l’histoire orale et l’engagement communautaire pour remettre en question les perceptions répandues selon lesquelles l’Afrique est un « continent sans histoire ».
Reconstruire l’histoire ancienne, c’est comme enquêter sur un mystère : pour le résoudre, les archéologues doivent connaître l’ordre des événements. Qu’il s’agisse de déterminer l’âge d’un artefact ou la date à laquelle un village a été habité, les archéologues s’appuient sur une méthode scientifique, dont l’une est la « datation au radiocarbone ». Il s’agit d’une méthode permettant de déterminer l’âge des matières organiques en mesurant la quantité de carbone 14 restante dans un échantillon. Chaque date peut ancrer un site dans le temps, remettre en question les anciennes hypothèses et aider à construire des histoires plus riches et plus précises sur le passé diversifié et dynamique de l’Afrique. Malheureusement, la datation au radiocarbone nécessite des laboratoires hautement spécialisés, dotés d’instruments complexes, de sorte que l’obtention de datations au radiocarbone peut s’avérer très coûteuse. Une seule date peut coûter plus de 450 CHF, ce qui rend difficile pour les archéologues basés en Afrique (en particulier les étudiants), de développer le genre de chronologies précises qui sont développées partout ailleurs dans le monde.
Le Fonds africain pour la datation chronométrique (ACDF), créé par la Société des archéologues africanistes, l'Association panafricaine d'archéologie et l'Institut britannique en Afrique de l'Est, comble cette lacune. Depuis 2023, le Fonds a soutenu des dizaines de chercheurs africains dans 11 pays en leur accordant de petites subventions pour la datation au radiocarbone, les aidant ainsi à mener à bien leurs projets de master et de doctorat et à faire progresser les chronologies régionales (pour plus d'informations, consultez le site https://safarchaeology.org/African-Chronometric-Dating-Fund).
Pour poursuivre notre action, nous sollicitons les dons de ceux qui s'intéressent à l'histoire de l'Afrique. Afin de soutenir chaque année un nouveau groupe de candidats, nous devons collecter plus de 7 500 CHF. Même les petits dons individuels peuvent contribuer à couvrir le coût d'une seule datation, grâce à un tarif préférentiel de 256 € par datation proposé par le laboratoire de radiocarbone de Poznan dans le cadre de ce programme.
Voici quelques-uns des projets qui ont été soutenus par ce programme, en mettant l’accent sur le large éventail de sujets de recherche et de régions :
- Mariama Ba (Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal) - Nouvelle datation du complexe archéologique de Meri (vallée centrale du fleuve Sénégal)
- Dr Mohamed Bashir (Université de Khartoum, Soudan) - Fouilles du cimetière méroïtique de Kedurma, troisième cataracte du Nil, Soudan
- Dr Pon Jean-Baptiste Coulibaly (Université Joseph KI-ZERBO, Ouagadougou, Burkina Faso) - Datation des sites du patrimoine mondial de Loropéni et Bekuy
- Dawn Green (University of Cape Town, Afrique du Sud) - Datation de l’art rupestre sud-africain
- Amos Matoh (Université de Jos, Nigeria) - Nouvelles preuves de fusion du fer en poudre d’Arikawan, dans la zone culturelle Nok du centre du Nigeria
- Dr Latifa Sari (Centre National de Recherches Préhistoriques, Anthropologiques et Historiques, Algérie) - Datation de l’épipaléolithique à Kef Fedda 2, nord-est de l’Algérie
Pour plus d'informations, veuillez contacter Jacques Aymeric-Nsangou (sous-comité de financement de l'ACDF jacques.aymeric-nsangou@hist.uzh.ch) ou Philip DeBarros (président de l'ACDF PDebarros@palomar.edu).
Liens:
GoFundMe (Crowdfunding platform)
African Chronometric Dating Fund (ACDF)
Society of Africanist Archaeologists (SAfA)

